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Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau?
4 juillet 2013

M.A.C. #5 - Les plus belles chansons du temps jadis

Bonjour à toutes et tous !

J'avais annoncé ma participation à ce "Music Addict Challenge", même si celle-ci allait être tardive. J'y tenais. Je voulais tenter - ou plutôt réessayer - quelque chose qui m'avait stupéfait en atelier d'écriture. C'est l'un des exercices qui m'avaient le plus mis en phase avec mon écriture. Le concept était simple : on piochait au hasard 5 phrases correspondant à 5 tout débuts de grands romans, on rassemblait nos idées sur 2 à 3 minutes, puis on partait pour 25mn à écrire un texte cohérent devant inclure les 5 phrases. A la fois pris par le temps et contraint par les règles, j'ai dépassé les limites que j'avais imposé à ma pratique de l'écriture et je me suis surpris à construire un texte qui m'était à la fois familier et étranger.

La sensation était tellement grisante que lorsque ma chérie m'a parlé du M.A.C. #5 proposé par psychosexy, j'ai immédiatement pensé à renouveler l'expérience. Alors je vous donne les règles du jeu, puis ce que cela a donné (rendu tel quel sans modification aucune hors-exercice), puis mes impressions.

I/ Les règles

J'ai sélectionné entre 8 et 10 chansons que j'apprécie particulièrement pour chaque chanteur ou chanteuse entrant dans le thème et que j'adore écouter. J'ai relevé la première phrase de chaque chanson et ai attribué un numéro entre 1 et 8 ou 1 et 10 à chacune des phrases selon le nombre de chansons retenues par artiste. Puis j'ai demandé à ma chérie de me donner une série de chiffres, compris entre 1 et 8 ou 1 et 10. La série fut la suivante : 5-8-2-1-7-4. J'ai donc eu à ma disposition 6 débuts de chansons, un par artiste que j'adore, et c'était parti : 3mn de réflexion, 25mn d'écriture, chrono à l'appui. Les débuts de chanson ont été les suivants (ils ont été utilisés dans un ordre différent de ce qui suit) :

1/ « Ami remplis mon verre... », Jacques Brel, L'Ivrogne.

2/ « Au marché de Brive-la-Gaillarde, à propos de bottes d'oigons... », Georges Brassens, L'Hécatombe.

3/ « Il s'est levé à mon approche, debout il était plus petit... », Boris Vian, Magali Noël, Fais-moi mal Johnny.

4/ « Les psaumes sont écrits sur les magnétophones... », Léo Ferré, Psaume.

5/ « Non rien de rien », Edith Piaf, Je ne regrette rien.

6/ « Pour me rendre à mon bureau, j'avais acheté une auto », Jean Marie Joseph Boyer, Pour me rendre à mon bureau.

II/ Le résultat

J'entre. J'ai mes petites habitudes ici : le patron me dit bonjour ; je m'assois au bar, tabouret du milieu – je soupçonne le patron de le réserver parce qu'il est toujours vide. Et puis une fois en place je dis, un peu à la cantonade : « ami remplis mon verre ». Voilà. Voilà comment je me retrouve à 18h en semaine à déblatérer sur ma vie avec comme auditoire une bande d'ivrognes assoiffés. L'alcool ça m'a toujours fait raconter des histoires. Parfois j'me sens d'humeur chevaleresque, avec du sang de Quichotte dans le coeur et je joue les caïds : « j'arrive dans ce quartier pourri. Je connaissais personne à part ce type qui m'avait promis un plan en or, le genre de plan qui te garantit l'aller simple pour les Bahamas vous voyez ? Bref le gars m'emmène dans un appart' miteux, tout délabré. Et là dans le salon, avachi dans un fauteuil, y'avait un vieux bonhomme. Il s'est levé à mon approche, debout il était plus petit. Moi j'étais tendu, j'avais pas l'habitude, et finalement le mec sort un flingue. Alors ni une ni deux je lui saute dessus, lui attrape le flingue et lui défonce le crâne avec, paf ! ». Souvent je m'arrête là, et je laisse les potes de comptoir me noyer de questions.

Des fois, j'déprime un peu. En général dans ces moments-là, le bar il est vide. Et j'ai personne à impressionner. Dans ces moments-là j'ai tellement mal dans la poitrine que j'en ai les yeux qui pleurent. Et quand le patron me demande si je veux un quelque chose, je lui réponds toujours, la mort dans l'âme : « non, rien de rien ». Avant je buvais, beaucoup, énormément, pour combler le vide. Mais j'ai arrêté. Parce que c'était pire. Je divaguais, je partais jusqu'en Papouasie, je hurlais en plein bar : « les psaumes sont écrits sur les magnétophones ! Vous croyez peut-être que les choses vont s'arranger mais c'est toujours pareil ! Ce monde est décadent et vous le savez ». Le patron me mettait à la porte, j'ai arrêté.

Et puis un jour, au marché de Brive-la-Gaillarde, à propos de bottes d'oignons, je conversais avec une jeune primeuse que je ne connaissais pas. Elle était arrivée la semaine dernière et ce qu'elle adorait, c'était les oignons. Pour les couches, pour leur apparente simplicité. Elle disait : « un oignon, c'est lisse comme tout, ça s'attrape comme ça et puis hop ! On se méfie pas. Mais plantez-lui un couteau dans le coeur, et vous le regretterez, pour sûr ! Parce qu'un oignon blessé, ça vous fait pleurer des heures durant, avec des vraies larmes ! Et puis quand vous croyez que vous l'avez achevé l'oignon, c'est là que vous vous rendez compte que vous n'avez atteint que la première couche. Et c'est vous qui souffrez à présent ».

Pour me rendre à mon bureau j'avais acheté une auto. Une belle, une rouge, une flamboyante. Mais aujourd'hui c'est rien d'autre qu'un tacot dégueulasse. J'ai commencé à venir au bar quand j'ai arrêté d'aller au bureau, justement. Et cette auto... Disons que cette auto, elle se mourait, lentement. Elle agonisait. Jusqu'à ce qu'au retour du marché je surprenne la petite primeuse assise sur son capot. Alors je l'ai invitée à monter, on a fait un tour. Aujourd'hui je ne vais plus au bar, je ne déprime plus, je chevaleresque moins. J'ai acheté cette petite maison, on y vit tous les deux. A mon rétroviseur pendouillent des oignons.

III/ Mes impressions

La première chose qu'il faut que j'admette, c'est que j'ai du dépasser le temps imparti de 5 mn. D'ailleurs ça se sent dans cette fin un peu bâclée et dans cette dernière citation qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe... Désolé. Dans l'ensemble je suis assez content du début de mon texte (hormis quelques répétitions, grrrr !) mais c'est normal, j'ai un petit peu triché. J'ai triché dans le sens où je me suis beaucoup concentré sur le début, un peu moins sur le milieu et, limite de temps oblige, vraiment beaucoup moins sur la fin. Il faut savoir que cet exercice a eu lieu en toute fin de l'atelier, après des semaines de pratique, parce que c'est un execice difficile et déroutant. J'ai bien senti en m'y attaquant de but en blanc que ces semaines de pratiques m'ont manquées. Il faut aussi savoir qu'un atelier d'écriture c'est un cadre, avec un espace et un temps donné (oui, comme une séance chez le psy, si l'on veut), et que l'ambiance y est à la fois studieuse et sur le mode de la détente. Pour cette seconde tentative, j'étais beaucoup trop sur le mode de la détente : j'ai mal choisi mon moment parce que je voulais à tout prix faire cet article (la précipitation ne donne jamais rien de bon, je devrais commencer à le savoir). Enfin, je me suis dit que je m'étais peut-être fourvoyé en voulant coller à l'exercice premier. Pour un grand roman, une première phrase a une réelle importance, allors que pour une chanson (et en particulier pour ces chansons), ce qui a surtout de l'importance, c'est le refrain. J'avoue avoir trouvé les phrases difficiles à connecter...

 

Si vous avez aimé cet article, n'hésitez pas à le partager. Vous pouvez aussi rejoindre ma page facebook "March Hare" (bannière de droite) pour vous tenir informé(e)s des dernières publications. N'hésitez pas à visiter le blog de psychosexy pour plus d'infos sur les MAC, il y en a pour tous les goûts musicaux ! Enfin, si vous souhaitez utiliser cet article, n'oubliez pas de consulter avant mes conditions d'utilisation, merci d'avance !

A très bientôt,

March Hare.

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Commentaires
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